Noix de cajou: La Côte d’Ivoire a déjà vendu 630.000 tonnes
De la séance de sensibilisation des acteurs de la filière anacarde à la préservation et à l’amélioration de la qualité des noix de cajou, initiée mercredi au foyer jeune viateur de Bouaké, par la direction générale du Conseil coton anacarde, on peut retenir une information essentielle qui a mis du baume aux cœurs de tous les acteurs de la chaîne de valeur de ladite filière.
La Côte d’Ivoire a déjà vendu 630.000 tonnes de noix de cajou ; soit plus de la moitié de sa production annuelle de 750.000 tonnes projetées. Et la campagne est loin d’avoir pris fin avec les différents achats des produits effectués tant à l’intérieur du pays qu’à Abidjan et manifestes par les convois de camion qui arrivent dans les ports de San Pedro et d’Abidjan.
Le ralentissement des activités lié aux acheteurs finaux du marché international, ne doit autoriser aucun désespoir au regard des mécanismes de fonctionnement des marchés internationaux des différentes spéculations. Le marché peut reprendre des couleurs à tout moment.
Voilà pourquoi, la session de sensibilisation à la préservation et à l’amélioration de la qualité des noix de cajou, principalement animée par Traoré Bassamory, coordonnateur national de la filière anacarde, a tenu à insister sur l’un des critères de compétitivité de la noix de cajou sur le marché international. Le kor qui est le rendement en amendes à partir des noix de bonne qualité.
Cet indicateur de qualité, très recherché par les acheteurs et les transformateurs, tolère dans son principe un taux d’humidité compris entre 7 et 8 et fait aussi appel au grenage. Qui recommande dans un sac de 100kg de retrouver 120 noix de qualité. Au-delà de ce pourcentage, on dénonce un taux de défaut avec des graines mitées et moisies.
La Côte d’Ivoire, leader mondial de la production de la noix de cajou et d’amande, veut gagner le pari du kor, cet indicateur de qualité. Avec la norme internationale qui indique 50 ou plus de 50 pour cent pour un bon ou un excellent kor, le Conseil coton anacarde n’est pas loin de réussir son pari avec son kor longtemps compris entre 46 et 48 et qui, pour la campagne 2018, est remonté à 48.
A l’issue de la session de formation aux bonnes pratiques agricoles, la caravane pour la sensibilisation à la préservation et à l’amélioration de la qualité des noix de cajou a découvert avec ahurissement le mauvais traitement fait des noix de cajou dans le marché de gros de Bouaké. Partout, les noix étaient séchées à même le sol et les sacs de jute étaient utilisés pour délimiter les parcelles qui constitueraient des claies de fortune à ciel ouvert.
Une situation qui a donné le sentiment au conseiller technique N’dri Philippe, au conseil coton anacarde et au coordonnateur national de la filière anacarde de prêcher dans le désert. Cette manière de procéder, totalement aux antipodes des bonnes pratiques, a indiqué Traoré Bassamory, va totalement griller les noix en contact avec le bitume.
La chaleur va affecter la teneur et la forme des noix. Par ailleurs, comme elles sont mises dans le sac sans un temps de refroidissement, on ne peut que s’attendre à une mauvaise production que ces mercantilistes vont vendre mais qui vont impacter la qualité de la production nationale, déplore-t-il.
La séance expresse de sensibilisation, conduite à travers le marché de gros, a permis au conseil coton anacarde de découvrir d’autres réalités comme la fraude sur les prix. Il faut espérer que ce passage ramène tout le monde sur le bon chemin.
Franck A Zagbayou